Une minute de silence Une minute de silence présente à la fois le temps mesuré d'un silence et le temps beaucoup plus incalculable des pensées qui occupent l'esprit d'un certain nombre de personnages au cours de cette durée. Au croisement d'un silence extérieur imposé, à peine tourmenté par la rumeur de la ville, et d'un bruit intérieur qui habituellement ne s'entend pas, le film invite le spectateur à jouer diversement de ce contraste : en cliquant avec la souris sur la tête des personnages, il peut couper dans le silence, entendre les pensées de l'un, les croiser avec celles d'un autre, entrer dans le silence à nouveau… Situation : le 14 septembre 2001, à midi, le patron d'une agence de voyages réunit son personnel sur la terrasse de son immeuble parisien afin de célébrer la minute de silence décrétée nationalement en mémoire des victimes des attentats du 11 septembre. Les pensées des personnages entrelacent l'occasion qui les réunit, le sentiment contraint qu'ils ont d'être ici, les relations qu'ils ont les uns avec les autres… Ils sont là et ils dérivent, ils sont présents et ils sont loin. Si l'ensemble des pensées juxtaposées livre, en désordre, un certain état sociologique et critique des différentes positions que peuvent susciter, à chaud, un événement politico-médiatique, il exprime aussi les contraintes sociologiques de ce type de célébration dans le monde du travail ainsi que les variations de la liberté intérieure de chacun dans ce cadre. L'interactivité trouve son sens dans la possibilité d'instaurer un au-delà de la représentation, dans ce qui ne se voit ni ne s'entend : l'envers du silence. images (46k)
|