Le travailleur constituant son capital
Le travailleur libre de travailler plus
«Travailler plus pour gagner plus» est, en 2007, l’un des slogans de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Cette formule se réfère à sa proposition de défiscalisation des heures supplémentaires. Cette mesure vise à contourner la limitation du temps de travail à trente-cinq heures hebdomadaires, mise en place par la gauche. Son argument est que ceux qui veulent travailler davantage doivent pouvoir le faire. Il feint d’oublier que ceux qui souhaitent cette mesure sont les employeurs et non les salariés.
Le contribuable à l’abri du bouclier fiscal
Dans son programme, Nicolas Sarkozy propose une mesure – le « bouclier fiscal » – consistant à plafonner l’imposition à 50 % des revenus. Il déclare : «Tout vaut mieux que de taxer l’homme au travail. Tout vaut mieux que de taxer le travailleur qui crée la richesse.» (congrès de l’UMP, 14 janvier 2007)
Tout en s’appuyant sur la défense de « l’homme au travail », il défend les intérêts des principaux bénéficiaires de cette mesure : ceux dont les revenus proviennent du capital et non du travail. Surnommée le « bouclier fiscal », elle s’adresse aux contribuables les plus fortunés, c’est-à-dire ceux qui sont assujettis à l’impôt de solidarité sur la fortune.
Le retour de l’évadé fiscal
Le « bouclier fiscal » est censé limiter l’exil des plus fortunés vers les paradis fiscaux. À défaut de voir ces «évadés fiscaux» revenir, le coût de cette mesure est estimé à 2 milliards d’euros (estimation de la Direction générale des impôts).
Le capital traversant les générations
Dans son programme, Nicolas Sarkozy veut supprimer les droits de succession. Il déclare : « Il n’est pas illégitime que des parents qui ont travaillé toute leur vie transmettent quelque chose à leurs enfants.» (Entretien dans Libération, 12 avril 2007).
Il omet sciemment que les patrimoines modestes sont déjà exonérés et que les plus importants sont, dans leur immense majorité, hérités et non constitués par le travail.
Le citoyen accédant à la propriété
Dans son programme, Nicolas Sarkozy propose des mesures facilitant l’accès à la propriété. Les intérêts des emprunts deviennent ainsi déductibles de l’impôt sur le revenu ou convertis en un crédit d’impôts. Il déclare : « Mon ambition serait de faire de la France un pays de propriétaires. » (débat télévisé entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, 2 mai 2007)
Il feint d’ignorer que cette mesure ne bénéficiera qu’aux ménages ayant les moyens de s’endetter. Aucun budget n’est prévu pour le logement des personnes modestes ou défavorisées.
Le pédophile suicidaire
Nicolas Sarkozy croit en l’inné. Lors d’un dialogue avec le philosophe Michel Onfray, il déclare : « J’inclinerais, pour ma part, à penser qu’on naît pédophile, et c’est d’ailleurs un problème que nous ne sachions soigner cette pathologie. Il y a 1200 ou 1300 jeunes qui se suicident en France chaque année, ce n’est pas parce que leurs parents s’en sont mal occupés! Mais parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable. » (entretien paru dans Philosophie Magazine, avril 2007)
Le délinquant qui s’ignore
En septembre 2005, Nicolas Sarkozy – alors ministre de l’Intérieur – présente un plan de prévention de la délinquance prévoyant un dépistage de celle-ci chez les enfants en bas âge. Quelques jours après, un rapport de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) est venu conforter ce projet. Un «repérage des perturbations du comportement dès la crèche et l’école maternelle » y est préconisé. Les « colères » et les «actes de désobéissance» y sont décrits comme pathologiques, et «prédictifs» d’une délinquance. Le rapport fait scandale dans les milieux scientifiques. Une pétition contestant sa validité recueille 200 000 signatures. Saisi par les pétitionnaires, le Comité consultatif national d’éthique délivre en janvier 2007 un avis fermement opposé au projet, qui sera finalement abandonné.
L’immigré choisi manifestant sa reconnaissance
L’immigré subi renonçant à l’exil
Afin de lutter contre ce qu’il appelle l’« immigration subie », Nicolas Sarkozy prévoit qu’un « ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale » fixera des quotas d’immigration en fonction des besoins supposés de l’économie. Une liste de métiers «ouverts» sera ainsi arrêtée. Avec cette politique, il donne la priorité aux critères économiques au détriment de critères qui avaient prévalu jusqu’alors : le droit à une vie familiale normale et le droit d’asile
L’africain regrettant son enfance
Le 26 juillet 2007, Nicolas Sarkozy prononce un discours à l’université de Dakar. S’adressant à l’« élite de la jeunesse africaine », il formule sur l’Afrique des généralités qui feront scandale dans tout le continent. Il déclare par exemple que « le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire » ou que «le problème de l’Afrique, c’est qu’elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l’enfance ».
Lire l’intégralité du discours de Dakar.
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